EPFL: rencontres du futur

janvier 20, 2010

Le 18 janvier 2010, l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) a démontré une nouvelle fois sa capacité d’élaborer une vision appuyée par un programme d’investissement cohérent. Elle s’articule autour du futur centre de conférences. Il ouvrira ses portes en 2012.

Réalisé sous forme d’un partenariat public-privé (PPP) entre l’EPFL et le réalisateur immobilier HRS Real Estate SA basé à Frauenfeld, le complexe comprendra l’infrastructure et un bâtiment pour loger 505 étudiants. Toutes les constructions respecteront les normes suisses Minergie. Le cabinet d’architectes Richter Dahl Rocha & Associés architectes SA est l’auteur de l’oeuvre.

L’investissement est notable pour deux raisons. La première est l’extension de l’offre déjà généreuse en structures d’hébergement d’échanges nationaux et internationaux. Selon Isabelle Aubert, Directrice Générale du Site EPFL, elle se focalisera sur les congrès scientifiques. Le Palais Beaulieu de Lausanne restera avant tout le lieu des manifestations romandes et nationales, le Palexpo à Genève celui surtout des salons internationaux. Le Centre International de Conférences (CICG) à Genève, surtout au service de la Genève Internationale, sera complété de ce pôle focalisé sur la science et la technologie. En fait, l’observateur se rend de plus en plus compte que la Genève Internationale et l’EPFL sont deux pierres angulaires d’un édifice plus grand. Il s’agit de l’Arc Lémanique. Ce concept est de plus en plus utilisé pour référencer les similitudes économiques de la région entre Genève et Lausanne. En effet, depuis quelques années, des leaders économiques et sociaux s’entendent sur le dynamisme du territoire grâce à ses nombreuses start-up et multinationales. Certains y voient déjà les germes d’une Silicon Valley helvétique voire européenne.

C’est précisément le deuxième rôle du centre de conférences prévu qui promet d’inspirer cette idée. Selon le Professeur Francis-Luc Perret, Vice-Président de l’EPFL, les échanges à l’intérieur de la bâtisse seront complétés de réflexions sur la construction elle-même. Elle servira de démonstrateur de nouvelles potentialités énergétiques. Des exemples sont le chauffage et l’approvisionnement électrique. La toiture servira de banc d’essai de nouveaux types de cellules solaires. L’EPFL aura la chance de démontrer la validité des travaux au sein de ses laboratoires.

« Réunir ce qui est épars », voici la capacité essentielle des décideurs du 21e siècle confronté aux défis existentiels tels que l’introduction des nouvelles énergies et le déclin des ressources traditionnelles. En clair, les différents acteurs et représentants de disciplines doivent reconnaître que tout est relié.

Une chose est sûre: les dirigeants de l’EPFL font bénéficier un grand nombre d’acteurs de leur approche intégrale et multidisciplinaire. Si seulement les milieux politiques nationaux et financiers mondiaux en étaient autant disposés.

Daniel Stanislaus Martel


CEVA – nouvel élan pour Genève

novembre 30, 2009

Le oui massif des Genevois à la liaison ferroviaire CEVA (Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse) de 61,2 pour-cent des voix démontre que la population souhaite que « les choses bougent » maintenant. En effet, la Cité au bout du Léman est la seule métropole en Suisse sans véritable RER. Ce oui est encourageant pour trois raisons.

Premièrement, il démontre l’évolution de l’idée de mobilité. Pendant des décennies la voiture individuelle a été privilégiée. Elle offre des libertés inégales sans doute. En revanche qu’en est-il si les axes routières sont saturées et que la question du stationnement en ville se pose?

Ensuite, il préfigure des modifications de la vision de l’espace urbain. Une des conséquences de la voiture a été l’éparpillement des habitations et par là l’extension des aires semiurbaines. Des terrains ont été sacrifiés au béton. Cette tendance est dangereuse pour la biosphère dans son ensemble. Même si les maisons individuelles répondent aux standards minergie leur impact global est supérieur à celui d’un habitat collectif même si ce dernier ne respecte pas intégralement ces normes. Les axes de transport collectifs, surtout les RER encouragent le « recentrage » urbain le long de leur tracé. En effet, un nombre considérable de pendulaires se rend à pied ou à vélo aux gares. L’impact environnemental favorable des constructions densifiées est renforcé par l’utilisation de moyens de transport qui utilisent l’énergie de manière plus rationnelle.

Enfin, la construction du CEVA représente un programme conjoncturel en temps de crise… à condition que des entreprises locales soient sélectionnées lors des soumissions. C’est dans le contexte économique actuel que les 57 recours qui bloquent toujours et la manière de travailler des instances juridiques sont particulièrement gênantes.

Reste à espérer que la voie sera bientôt déblayée pour réaliser le CEVA dont l’idée date d’ailleurs de 1912. Genève et tout l’arc lémanique rejoindront enfin les métropoles dotées d’un système de transport collectif adapté à leurs besoins et écologique.

Que pensez-vous des arguments en faveur d’une ouverture rapide du chantier. Peut-être avez-vous d’autres observations.

Daniel Stanislaus Martel