« Employabilité des senors », « défi démographique », « donne une seconde chance aux licenciés »? Qui ne connaît pas ces propos?
Les faits du vieillissement des populations des pays du Nord sont connus. L’annonce de défis au marché du travail également. Mais où est l’antidote?
Le classique « trop vieux trop cher » demeure l’attitude dominante des employeurs. Les raisons de principe sont clairs pour tout le monde: Les parts des employeurs au deuxième pilier monte surproportionnellement. Dans ce monde toujours néolibéral voué au fétiche de la rentabilité immédiate par la suppression des coûts, où le carrousel des changements tourne toujours plus vite, l’expérience et la loyauté ont de moins en moins leur place.
Des mesures existent certes. Des exemples sont la prolongation du nombre d’indemnités chômage, des allocations de retour à l’emploi voire des emplois de solidarité de durée limitée. Or, que faire après la terminaison du contrat?
Or, une réflexion de principe s’impose. Pour l’instant il n’y a pas de parti politique qui s’attaque à la racine du mal: Modifier les parts de l’employeur au deuxième pilier pour lisser la montée des contributions.
Que l’UDC, les Libéraux et la frange « place financière » du PRD ne se préoccupent pas du sort des licenciés, s’inscrit dans leur logique. Ce qui est déjà plus pénible est que le Parti Socialiste se désintéresse de ce dilemme. On a vraiment l’impression que cette injustice est « donnée » pour lui, donc représente un fait naturel. Or, tout ce qui a été décidé par l’Homme peut être modifié par la volonté de ce dernier.
Pour les employeurs sans scrupules, la guillotine d’âge représente un moyen de pression convenable. Je l’ai vécu moi-même dans une société pourtant vouée au développement durable. Comme c’est juste: Qu’est-ce que le capitalisme? L’exploitation de l’homme par l’homme. Que vise le socialisme? L’inversion des rapports de force! Or, combien de membres du Parti Socialiste ont leur business… Voilà certainement la raison pourquoi ils ne s’insurgent pas contre cette forme de discrimination évidente: « Age idéal 28- 40 », « âge maximal 40 » et j’en passe des annonces.
Depuis quelques jours, une nouvelle plate-forme « nouvelles carrières » est en ligne. Elle est structurée autour d’un échange sur LinkedIn. Un premier événement est prévu le 26 avril prochain à la Haute école d’ingénierie et de gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD) à Yverdon.
Espérons que des idées ingénieuses en résulteront. Ce serait vraiment trop bête de dilapider ce capital d’expérience et ce contre-pôle serein à l’illusion de la jeunesse éternelle fébrile dans l’intérêt des économies à court terme. Si le monde n’a pas retenu la leçon de l’effondrement de fait du néolibéralisme, il devrait au moins en retenir une autre:
La jeunesse, ce n’est pas une question d’âge mais d’esprit.
Danstanmart