Réinsertion par innovation

décembre 7, 2009

Samedi, 5 décembre 2009, la « Coulou » de Genève a ouvert ses portes. Cette institution fondée en 1986 par Noel Constant encadre les plus démunis à Genève.

Selon son fondateur, les clochards ou sdf du 21e sicèle ne correspondent plus du tout à l’image du mendiant traditionnel. On trouve des professionnels comme nous parmi eux. A un moment donné ils ont encaissé les coups de destin. Ainsi, la Coulou et les structures associées ont hébergé déjà d’anciens  médécins, avocats… et banquiers.

La fragilité croissante de larges parties de la population soulève la question de la réinsertion. La Coulou peut offrir le cadre.

Lors de la journée des portes ouvertes, une ingénieuse possibilité a été démontré. Il s’agit d’un gril à saucisses portable et homologué. Il peut être opéré par n’importe qui disposant de la stature appropriée. L’événement a été rendu possible grâce au soutien du Club de service réservé aux femmes Soroptimimist International.

A son lieu d’origine, Berlin, ces sources d’approvisionnement font désormais partie de l’image de la ville. Chez nous ils pourrait offrir des recettes à la Coulou. Des occasions seraient les nombreux festivals culturels comme la Fête de l’Espoir à Genève ou le Paléo à Nyon.

Pour l’instant, le gril est trop encombrant. Le potentiel d’amélioration est immense. Si la distribution des saucisses peut offrir de nouvelles perspectives aux vendeurs l’optimisation technique stimulera peut-être d’autres personnes tributaires de la Coulou. Peut-être réussiront-ils même à sensibiliser une start-up de l’Arc Lémanique. Espérons-le vivement.

Les idées ne manquent jamais. Fait défaut la capacité de les transformer en progrès par rapport à une situation qui laisse à désirer. Qu’en pensez-vous?

Daniel Stanislaus Martel


CEVA – nouvel élan pour Genève

novembre 30, 2009

Le oui massif des Genevois à la liaison ferroviaire CEVA (Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse) de 61,2 pour-cent des voix démontre que la population souhaite que « les choses bougent » maintenant. En effet, la Cité au bout du Léman est la seule métropole en Suisse sans véritable RER. Ce oui est encourageant pour trois raisons.

Premièrement, il démontre l’évolution de l’idée de mobilité. Pendant des décennies la voiture individuelle a été privilégiée. Elle offre des libertés inégales sans doute. En revanche qu’en est-il si les axes routières sont saturées et que la question du stationnement en ville se pose?

Ensuite, il préfigure des modifications de la vision de l’espace urbain. Une des conséquences de la voiture a été l’éparpillement des habitations et par là l’extension des aires semiurbaines. Des terrains ont été sacrifiés au béton. Cette tendance est dangereuse pour la biosphère dans son ensemble. Même si les maisons individuelles répondent aux standards minergie leur impact global est supérieur à celui d’un habitat collectif même si ce dernier ne respecte pas intégralement ces normes. Les axes de transport collectifs, surtout les RER encouragent le « recentrage » urbain le long de leur tracé. En effet, un nombre considérable de pendulaires se rend à pied ou à vélo aux gares. L’impact environnemental favorable des constructions densifiées est renforcé par l’utilisation de moyens de transport qui utilisent l’énergie de manière plus rationnelle.

Enfin, la construction du CEVA représente un programme conjoncturel en temps de crise… à condition que des entreprises locales soient sélectionnées lors des soumissions. C’est dans le contexte économique actuel que les 57 recours qui bloquent toujours et la manière de travailler des instances juridiques sont particulièrement gênantes.

Reste à espérer que la voie sera bientôt déblayée pour réaliser le CEVA dont l’idée date d’ailleurs de 1912. Genève et tout l’arc lémanique rejoindront enfin les métropoles dotées d’un système de transport collectif adapté à leurs besoins et écologique.

Que pensez-vous des arguments en faveur d’une ouverture rapide du chantier. Peut-être avez-vous d’autres observations.

Daniel Stanislaus Martel